Le projet FairHealth relie et traite deux problèmes de santé publique :

  1. alors que les risques psychosociaux sont un sujet majeur pour un grand nombre d’entreprises, seulement un tiers d’entre elles a mis en place des procédures pour gérer ces risques,
  2. les TMS ne sont pas encore suffisamment mis au-devant des priorités en termes de santé et de travail au niveau national.

Sur la base des résultats obtenus et de leur diffusion, le projet FairHealth a donc pour ambition de contribuer au changement de posture des décideurs aussi bien au niveau national que dans les entreprises ; de proposer des pistes de travail aux professionnels et aux pouvoirs publics pour agir et prévenir l’apparition, le maintien ou l’aggravation des troubles musculo-squelettiques.

Le projet FairHealth, en combinant les cadres théoriques et les dispositifs méthodologiques de plusieurs champs disciplinaires, a le potentiel de générer des retombées scientifiques, économiques et sociétales de grande importance.

 

Impacts scientifiques

D’un point de vue scientifique, en comparaison à d’autres pays européens tels que le Royaume-Uni ou les Pays-Bas qui s’intéressent activement à ce sujet, la France accuse un certain retard et les travaux de recherche sur les liens existant entre relations de management et santé physique y restent relativement rares. C’est pourquoi nous espérons que les résultats trouvent tout particulièrement une forte résonnance scientifique au niveau national.

Impacts économiques

Concernant les impacts économiques, les troubles musculo-squelettiques sont une cause majeure de souffrance, d’inaptitude, de handicap et d’exclusion sociale au sein de la population active. Ils touchent des millions de travailleurs et leurs familles et ont de lourdes conséquences économiques sur les entreprises. Selon l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS), les TMS ont représenté plus de 87% des maladies professionnelles reconnues par le régime général de sécurité sociale. Ils sont la principale cause de journées de travail perdues (plus de dix millions de journées en 2015) et se situent au deuxième rang des mises en invalidité médicale. Les TMS expliquent ainsi près de la moitié de l’absentéisme au travail et font également significativement reculer le retour au travail des salariés touchés. De réels progrès ont été réalisés afin de modifier les conditions physiques de travail et de réduire l’incidence des TMS. Une prise de conscience que la performance des entreprises est liée au bien-être et à la santé des salariés émerge au niveau français (notamment avec la signature en 2013 de l’accord national interprofessionnel sur la qualité de vie au travail). Pour autant, la complexité de l’influence des conditions psycho-sociales de travail sur les TMS reste à étudier et à comprendre.

Impacts sociétaux

Le projet FairHealth aura enfin des répercussions sociétales car les questions de  justice occupent une place croissante au sein des réflexions sur le travail et sur les relations employeurs-employés. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication permettent plus de transparence sur ce qui se passe dans les entreprises. Les attentes des salariés ont également évolué par rapport à ce qu’ils peuvent tolérer de la part de leur employeur. En somme, la sensibilité des salariés aux questions de justice s’est accrue et le projet FairHealth est aligné sur ces préoccupations.